Blessure d'enfance

Blessure d'enfance

Si le début de la vie commence souvent par un grand OUI, il devient souvent un NON. Au fil des expériences, NON à la vie, NON à soi-même, une vie avec le frein à main serrée ou avec la flamme réduite au maximum. L'enfant en nous a compris très tôt qu'il ne peut pas être aimé comme il est, qu'il n'est pas assez, que l'amour de ses parents est lié à des conditions.

 

« Si tu fais cela, tu vas me faire de la peine ». Il apprend donc à s'adapter, obéir, répondre aux attentes parentales ou à en faire exactement le contraire. Il comprend souvent qu'il faut mériter pour être aimé.

 

Ce constat le rend triste et il met alors une stratégie en place. Il se crée des masques pour ne plus souffrir autant. C'est pareil à l'école, qui met toujours l'accent sur les fautes des enfants, pas sur le positif.

 

Les enfants entendent à longueur de journée qu'il faut faire mieux, travailler plus, faire des efforts. Ils comprennent seulement qu'ils ne sont pas suffisants en soi, qu'ils doivent donc s'améliorer pour espérer obtenir une goutte d'amour

Ce sentiment de ne pas être assez bien pour être aimé reste ancré en soi toute une vie

Si on ne s'en occupe pas, la plupart des gens ne se rendent pas compte que la barre de l’exigence montera toujours avec le temps, qu'il est impossible d'arriver à un état où il est parfait pour soi et pour les autres. C'est là que la peur commence à nous détraquer :

·       peur de ne pas y arriver,

·       d'échouer,

·       de ne pas obtenir assez d'amour ultimement 

Quand l'enfant cherche l'amour, il est souvent rejeté et ne comprend pas pourquoi

Il décide alors de fermer son cœur pour ne pas souffrir. Il ne ressent plus rien et commence à faire des plans pour s'en sortir, vu de l'extérieur au moins. En fermant son cœur, il donne tout le pouvoir à son égo, à sa raison.

 

L'enfer commence, je dois m'améliorer, rendre les autres heureux et fiers de moi. Si je suis parfait, on ne pourra que m'aimer. Il ne sait pas alors que la barre ne cessera de monter au fil des ans.

 

Cela mène à une recherche perpétuelle de reconnaissance et de confirmation extérieure au prix de ne pas suivre son cœur et son âme et de seulement suivre les règles dictées par l'égo et le mental, ce qui aboutit inévitablement à une catastrophe.

 

« Je fais ce qui se fait », « Je laisse ce qui ne se fait pas ou l'extrême inverse ». Cela provoque une accumulation de ressentiments, car l'âme ne se sent pas entendue.

 

Ces sentiments négatifs comme la honte, la culpabilité, la tristesse, la colère… produisent un sol propice aux sentiments de manque qui va diriger la vie de l'adulte. C'est à moi et à moi seul de m'occuper de mes blessures, de les regarder en face, de les soigner avec amour et patience. 

Personne ne va pouvoir le faire à ma place.

C'est comme un enfant qui se blesse aux genoux. Sa maman va pouvoir souffler dessus, faire un câlin et mettre un pansement. Cependant, c'est bien l'organisme de l'enfant qui va mettre tout en action pour pouvoir soigner la plaie de l'intérieur.

 

La vraie guérison vient de l'intérieur du corps, à travers l'âme, jamais de l'extérieur. La colère que l'enfant va ressentir contre ses parents va finir par se retourner contre lui-même. Il va malheureusement devoir rester en lui, souvent pendant des décennies.

 

Il serait salvateur de pouvoir faire de la place à ses sentiments négatifs au lieu de les refouler, en croyant qu'ils ne sont pas acceptables. Il existe plein d'outils pour cela, comme prendre un bâton et taper sur un coussin par exemple. Pour évacuer toute la colère ou la rancune, la tristesse…

 

Je peux me retirer dans ma chambre et y pleurer toutes les larmes de mon corps plutôt que de rester à table et faire bonne mine pour avoir été publiquement humilié par un membre de la famille. Cela implique que je décide de sortir du rôle du victime et de rendre les autres coupables et aller m'occuper de ce qui est touché en moi. 

Puis à l'âge adulte, deux enfants affamés d'amour vont se rencontrer

La mission secrète va être que l'autre vienne combler son manque intérieur et vice-versa. Il va se créer une réelle dépendance à l'amour, afin d'obtenir la reconnaissance et la confirmation tant attendues. Il s'en suivra des déceptions, séparations, divorces terribles et autres déchirures qui viendront réveiller les blessures archaïques déjà présentes en nous depuis notre naissance.

 

Je ne peux rien donner si mon panier est vide, si mon réservoir d'amour, mon cœur est vide ou tellement à sang qu'il me fait mal à chaque battement. Comment puis-je penser que je puisse être capable de donner du véritable amour à mon partenaire ? Quelle illusion toute puissante veut me faire croire que quelqu'un d'extraordinaire va être capable de soigner en moi toutes mes blessures depuis mon enfance ? Le mythe du beau prince charmant arrivant à la rescousse sur son cheval blanc est encore très actuel. 

Mais il n'y a qu'une personne qui peut me soigner et c'est moi-même.

C'est en effet bien moi qui me suis jugée petite, en pensant par exemple « si cette personne ne s'occupe pas bien de moi c'est que je ne suis pas assez bien pour le mériter ». Il n'est pas nécessaire de l'avoir entendu dans ma vie, c'est moi en analysant la situation avec mon peu d'expérience d'enfant. Qui le pense ? Donc c'est bien à moi de changer mes pensées et autocritique.

 

Tant que j'attends que l'autre répare l'injustice, je suis victime. Dès que je prends conscience que c'est bien moi qui me suis auto-jugée négativement suite à un événement désagréable, je reprends le pouvoir sur ma vie. 

Je suis la personne la plus importante de ma vie

Je prends soin de moi comme de la chose la plus précieuse au monde. Je m'aime pour ce que je suis, je m'aime parce que je suis. Personne dans ma vie ne me connaît mieux que moi, personne dans ma vie ne sait mieux que mon âme ce qui est bon pour moi.

 

Personne dans ma vie ne va vivre aussi longtemps que moi avec moi-même. C'est tellement évident et tellement terrible à constater à quel point on peut se maltraiter. En mangeant n'importe quoi, en buvant trop, en fumant des substances toxiques, en travaillant trop, en ne dormant pas assez, en ne prenant pas soin de son corps ou de ses besoins spécifiques, personne n'oserait traiter son meilleur ami comme il traite son corps.

 

C'est mon devoir et ma responsabilité de créer une relation consciente vivante et douce avec moi-même.

 

Si je suis heureuse en moi, je ne peux qu'être heureuse avec mon environnement. 

C'est en fait la plus grande décision à prendre dans la vie

Je décide d'être le meilleur partenaire possible avec moi-même, de me respecter au plus profond de mon âme, de me laisser guider par mon intuition tout en ayant une confiance infinie en la vie. Je ne reconnais la vérité qu'avec mon cœur. « Dès que mon cœur s'ouvre, c'est que c'est juste pour moi. Dès que mon cœur se rétracte, c'est que ce n'est pas bon pour moi ». C'est aussi simple que cela. Pourtant beaucoup de personnes n'ont plus accès à ce baromètre intérieur.

 

C'est comme si on avait un GPS intégré dans la voiture, mais qu'il n'était pas branché au système central. Il ne peut donc plus donner les informations nécessaires, et on va les attendre de quelqu'un d'autre. Une amie m'avait dit il y a quelques années, « la vie c'est comme une belle autoroute, il y a des bornes sur le côté pour te délivrer des informations, des messages. Tu as le choix de t'arrêter et de les entendre, et ton chemin sera guidé. Tu éviteras les bouchons et les obstacles. Ou alors tu as le choix de passer à côté sans t'arrêter, et tu risqueras de te retrouver bloqué un peu plus loin, ou tu devras retourner à la case départ tout simplement. »