L’HYPNOSE, CET OUTIL THÉRAPEUTIQUE AUX MILLE FACETTES

L’HYPNOSE, CET OUTIL THÉRAPEUTIQUE AUX MILLE FACETTES

© iStock/Ruslanshug

L’hypnose permet de changer sa perception de la réalité en faisant appel à la force de son imagination. Que ce soit pour vaincre une phobie, mettre la douleur à distance, surmonter les effets secondaires d’une chimiothérapie ou retrouver un bon sommeil, cet outil a désormais fait ses preuves.

Utilisée à des fins médicales et thérapeutiques, l’hypnose rencontre de plus en plus de succès auprès du public. Dans certains cas de figure, elle peut en effet être un allié précieux. Il existe un vaste panel de pathologies physiques ou psychiques pour lesquelles on peut recourir à l’hypnose.

En milieu hospitalier par exemple, elle est parfois utilisée comme complément à une anesthésie locale lors d’interventions chirurgicales simples, ce qui permet d’éviter une narcose complète. Que ce soit pour changer un pansement, poser une sonde, faire une ponction lombaire ou un geste médical douloureux, le recours à cette technique peut permettre à un patient de mieux vivre des moments délicats. Certaines sages-femmes l’intègrent d’ailleurs dans l’accompagnement des futures mamans lors des accouchements.

En psychothérapie, on peut y avoir recours pour chercher à désamorcer dans l’imaginaire certaines situations problématiques vécues dans le passé ou à vivre dans un avenir proche. Elle peut être utilisée pour traiter des troubles psychologiques comme les addictions, les phobies, les troubles obsessionnels compulsifs, les troubles alimentaires, la démence ou encore la dépression. Enfin, l’autohypnose –une technique accessible à tout un chacun avec un peu de pratique– permet de se détendre, se ressourcer et améliorer son état général sans avoir besoin de faire appel à un thérapeute. Une pratique à mettre en route dès qu’on en ressent le besoin (voir encadré exercices).

L’état de transe

Chaque séance d’hypnose est unique et se déroule selon les besoins du patient, en passant par trois phases distinctes. Tout d’abord, la phase d’induction, qui permet d’entrer doucement en transe. Le thérapeute propose à son patient de se concentrer sur «l’ici et maintenant». Vient ensuite une seconde phase, appelée transe ou phase de travail. C’est à ce moment que se déroule véritablement l’expérience hypnotique. Finalement arrive la phase de sortie, au cours de laquelle le thérapeute demande au patient de revenir à son environnement ordinaire, de redevenir attentif à ce qui l’entoure.

Après la séance, le thérapeute n’a pas besoin de connaître les détails de l’expérience, ni d’obtenir des explications sur ce qui s’est passé pendant la transe. Le but n’étant pas de comprendre l’origine des problèmes mais de parvenir à trouver des solutions pour les surmonter.

Une panoplie d’expériences

Selon le déroulement de la séance, le patient peut être guidé dans différents types d’expériences. On peut par exemple être amené à vivre un événement comme une résurgence du passé, auquel cas on parlera de régression. Le thérapeute accompagne alors le patient dans la modification de cette expérience afin qu’elle s’accorde avec ses attentes de soulagement. La progression, à l’inverse, est un processus qui permet d’accompagner une expérience que l’on projette dans l’avenir. Par exemple, lorsqu’on est angoissé à l’idée de quelque chose qui se produira prochainement, on pourra grâce à cette expérience calmer l’angoisse le jour venu.

L’hypnotiseur peut aussi utiliser la suggestion, qui consiste à transmettre un message avec l’intention d’influencer son récepteur. Dans ce cas, le thérapeute n’impose aucun message au patient, mais lui suggère simplement différentes propositions qui doivent tendre vers le soulagement de la douleur, de l’angoisse, ou des autres problèmes qui ont amené la personne à consulter. Quant à la dissociation, elle vise à intensifier une expérience plutôt qu’une autre. Elle est à la base de la dynamique de l’hypnose et permet de détourner l’attention de l’expérience factuelle actuelle pour la porter davantage sur l’imaginaire. La personne pourra «agir» sur ses pensées, son ressenti, ses peurs.

Enfin, les thérapeutes travaillent également avec la notion d’espace de sécurité (ou safe place). Il s’agit d’un lieu sécurisant, réel ou imaginaire, établi par le patient et dans lequel il va apprendre à se réfugier. Il pourra ensuite l’utiliser dès qu’il en ressentira le besoin, même en dehors des séances.

Article de planetesante.ch